stellarium

Publié le par abou.nizar

Ce soir je descendais ce boulevard, celui que j'arpentais le matin même pour aller, là où l'Homme s'en va ...

Quelque chose de magique rendait cet itinéraire pourtant, si récurrent, tellement inhabituel.
Les panneaux publicitaires, brillaient plus fort dans des couleurs ... si marketing.
Les feux tricolores me faisaient de plus en plus mal aux yeux : le vert, sans doute plus que le rouge ... Heureusement, j'étais à pieds.

Quand les phares des voitures venant à contre sens, commençaient à m'éblouir un peu trop, j'ai fini par réaliser qu'un blackout avait  sévi sur le réseau de lampadaires qui arpentaient paisiblement le long boulevard ...

Mon premier réflexe était de lever la tête vers le ciel : cette bonne vieille étoile polaire, m'avait tellement manqué ...
Presque figée dans son quintuple salto périlleux au-dessus de la casserole de la Grande Ourse.
Toujours aussi pointée du doigt, par l'archer de Cassiopé ...

Loin de cette pollution luminueuse d'un orange si pathétique, fusse-t-il économique, en moi se sont alors mus des sentiments de mélancolie, d'un bon millésime ...
Je me rappelai les soirées de juillet, veillées par Saturne : champion de houlahoup du système solaire ... et les étoiles pleuvant du ciel, comme tombant dans mes bras ...

Et je me dis ... il n'y a peut-être pas que les beaux cieux bleus, qui soient beaux ...
L'ancien régime totalitariste qui gouvernait en moi, m'aurait putché pour moins que ça ...
Et pourtant ... il y'avait dans ce ciel noir étoilé, bien des choses ce soir ...
Une leçon d'humilité surtout, après des embrassades amicales avec des géants que j'adore depuis ma tendre enfance : tant que l'Homme regardera toujours ses pieds ... il ne sera jamais plus que le nombril du monde ...

Publié dans pegassi 51

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